Par Zmrouthe Aubozian
L'ouvrage détaille l'histoire de trois générations : celle de Aram et Victoria Simonian, rescapés du Génocide, celle de leurs enfants, Arthur et Anoush, et le fils de cette dernière, Joseph.
On le sait, secrets de famille et déni sont lourds de conséquences. Il faut transmettre car sinon les fantômes du passé hantent les vivants. Joseph aimerait "savoir d'où on vient. [ ... ] Les choses qui se sont passées avant ma naissance et qu'on ne m'a jamais dites. " Mais "dans cette famille, on ne parle pas beaucoup, surtout pas des sujets qui font mal. " C'est par bribes qu'il apprendra l'histoire de ses origines. Arthur, Anoush et Joseph vont fuir, chacun à sa façon, leur histoire arménienne : Arthur s'installe à New York, Anoush se fait appeler Anne et Joseph veut "laisser au bord de la route la tragédie qui a chassé mes ancêtres de cette terre. " Anoush "trahit" sa famille en prenant un "fiancé ottoman ", qui lui aussi souffrira jusqu'à en mourir du silence de ses origines. Alors, faut-il en finir avec le passé ? Ne pas afficher ses origines, est-ce devenir traître à sa nation ? Si les premières générations n'avaient pour but que de survivre, leurs descendants sont confrontés à des sentiments mêlés et contradictoires. Mais la 3e génération, représentée par Joseph, rend optimiste : "ne pas choisir [ ... ] entre le passé et le présent, ne pas les séparer mais au contraire les réunir ". En Arménie, Joseph devenu violoncelliste, retrouve son pays intérieur : l'Arménie. Premier roman de l'auteur, il conte une histoire universelle, celle de ceux qui ont connu l'exil.